Les origines des familles de Sfax : la généalogie et l’institution familiale, mariages, divorces, habous…

رجال يتبادلون الحديث أمام باب الديوان

Comprendre l’origine, l’histoire et les interactions des familles de la ville de Sfax et de sa région, en examinant le milieu environnant et le contexte socio-économique : tel est l’objectif poursuivi par Abdelwahed Mokni, professeur d’Université spécialisé en histoire tunisienne contemporaine. Dans son ouvrage « L’origine des familles de Sfax » qui vient de paraître il poursuit une série de recherches menées depuis trente ans autour de la même thématique et sans cesse enrichie. Puisant dans les archives des notaires, les documents du tribunal charaiique, les dossiers de la commission régionale des Habous et les Archives nationales, il rapporte des documents instructifs permettant des analyses édifiantes sur le mode de vie des familles. Abdelwahed Mokni ne se contente pas en effet de retracer l’origine des familles, mais s’étend à l’étude de la famille sfaxienne en tant qu’institution.

Comment se font les alliances de mariage ? se rédigent les contrats de mariage ? Qu’en est-il de la polygamie ? Ou des divorces avec toutes leurs suites pour ce qui est de la pension alimentaire ou la garde des enfants ? En cinq chapitres, l’auteur s’emploie à dresser un portrait socio-historique global. En ouverture, il replace les familles de Sfax entre la mémoire et l’histoire, à la recherche d’un portrait-type du Sfaxien. Il aborde en suite la présentation des familles à travers les noms et les alliances avant de consacrer le troisième chapitre aux biens examinés à travers les Habous, dons et legs.
Il ne reste plus alors à Abdelwahed Mokni qu’analyser le mariage en tant que pilier de la structure familiale et marqueur de la société. Il s’attarde alors au mode de choix du conjoint, les liens de parenté, la mobilité géographique, la dot, le jehaz, l’âge de la mariée, l’écart dans les âges du couple, et autres. L’approche sociologique s’étend à l’examen du phénomène du divorce, en analysant son importance, sa répartie géographique, ses types et causes, et ses suites, avec une attention particulière à la violence qui peut affecter la femme. Le livre se termine sur une courte évocation de la minorité noire de Sfax et des difficultés rencontrées après l’affranchissement.
Entre l’académique et le grand public, l’ouvrage d’Abdelwahed Mokni apporte sans doute un plus par rapport aux différentes publications de Cheikh Megdiche, Ali Zouari, Boubaker ABdelkéfi et autres historiens de Sfax. Un ouvrage de référence pour ceux qui s’intéressent à Sfax.

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