El Faouar : Sit-in sauvage et grève générale à cause d’un employé licenciée

Le calvaire des sociétés énergétiques continue de plus belle en Tunisie malgré que le pays ait plus que jamais besoin de toutes ses ressources.

Après, la Compagnie des phosphates de Gafsa, l’ENI, OMV, Petrofac, Sergaz, Panoro, c’est autour d’une société exerçant dans la zone d’El Faouar au gouvernorat de Kebili de vivre ce cauchemar d’un sit-in anarchique qui bloque sa production.

Il s’agit de la société MAZARINE Energy, un groupe néerlandais d’exploration et de production de pétrole et de gaz, dont la production est bloquée depuis le 14 janvier 2021 par des protestataires qui veulent être recrutés.

Cette société a choisi en 2014 de s’implanter en Tunisie pour sa première implantation en Afrique du Nord avec un investissement de 50 millions de dollars en plusieurs phases. Elle a obtenu des droits d’exploitation de la Licence terrestre Tunisienne Zaafrane et opère dans la zone El Faouar dans le gouvernorat de Kébili, faisant travailler une quarantaine de personnes entre ingénieurs et agents spécialistes. Elle extrait une moyenne de 1.500 de barils entre pétrole (1000) et gaz (500), qui génère normalement une recette quotidienne de quelques 100 mille dollars dont 50% vont à la société ETAP, 25% au fisc et 25% à la société exploratrice.

Depuis son installation à Kébili, MAZARINE Energy a engagé une société de prestation de services pour assurer certains besoins dont la fourniture de la nourriture aux employés du champ.

Or la société de service a mis fin aux contrats de certains de ses employés au début de cette année et ces derniers n’ont pas trouvé mieux que d’entamer depuis le 9 janvier un sit-in devant le champ exploité par MAZARINE à El Faouar pour réclamer leur intégration dans la compagnie pétrolière bien qu’ils sachent pertinemment que cette dernière ne peut les embaucher.

Ces protestataires ont rejoint un ancien agent de MAZARINE Energy, licencié pour indiscipline, qui a semble-t-il ameuté ses acolytes pour exiger son rétablissement et leur recrutement.

Face à la passivité étonnante des autorités régionales, devant ce blocage illégal imposé par les protestataires, le site de production est donc bloqué depuis le 14 janvier.

Et malgré les pertes colossales subies par la trésorerie de l’Etat qui dépasse les 10 millions de dinars, les autorités régionales refusent d’appliquer la loi et de protéger ce site de production sous prétexte qu’ils cherchent la paix sociale.

C’est l’effet de contagion d’Al Kamour. Toutes les démarches entreprises pour débloquer la situation se sont avérées vaines.

La dernière réunion au siège du gouvernorat a été levée sans aucun résultat puisque certains officiels ont demandé la réintégration de l’employé fautif et le recrutement des employés de la société de service par la société pétrolière.

Une autre réunion est prévue ce matin à la Kasbah. Entre-temps le bureau régional de l’UGTT à Kebili est entré sur le champ, bien que la société MAZARINE n’ait pas de syndicat de ses employés, appelant à une grève générale dans la délégation d’El Faouar le mercredi 16 mars 2021.

Entre-temps les pertes continuent de s’accumuler. A raison de 100 mille dollars par jour, dont 75% auraient dû revenir aux caisses vides de l’Etat tunisien !