L’olivier sfaxien

غابة الزيتون صفاقس

Il existe peu d’arbres, en effet, qui possèdent la prestance de l’olivier sfaxien. Les plantations avec leurs alignements d’une parfaite régularité ne retiennent pas spécialement l’attention. Par contre l’arbre en soi, dans certaines régions en particulier, est réellement digne d’intérêt sinon d’admiration. Solidement planté sur un tronc noueux mais droit, il déploie dans l’espace ses branches harmonieusement hiérarchisées. Il y a derrière cet équilibre une maîtrise des techniques de la taille et un grand amour de l’arbre.

Un type de contrat de mise en valeur – le contrat mogharsa – contribua à l’expansion de cette culture. C’est un contrat simple : le propriétaire d’un terrain le cédait à un planteur qui prenait en charge sa mise en valeur durant une quinzaine d’années, âge d’entrée en production de l’olivier, et devenait alors propriétaire de la moitié de l’exploitation. Nous avons vu que les premiers planteurs sfaxiens ne s’étaient pas gênés pour occuper des terres du domaine public.

Avec la colonisation il ne se produisit pas un changement de nature dans la plantation de l’olivier mais un énorme changement quantitatif. En confisquant les terres collectives, l’administration coloniale mit à la disposition des colons des centaines de milliers d’hectares qu’ils cédèrent à leur tour et conformément au contrat de mogharsa aux planteurs sfaxiens. L intervention coloniale se traduisit aussi par une importante injection de capitaux et l’introduction relative du machinisme. Pour apprécier les résultats, citons ces deux chiffres : 350.000 pieds d’oliviers en 1881, 5.160.000 en 1956 date de l’indépendance et 7 million dans nos jours.

شجرة الزيتون

Ce règne de la monoculture de l’olivier fut un véritable bouleversement. Elle enrichit bien sûr la ville mais lui réserva aussi les surprises et les méfaits de toute monoculture. La ville s’est trouvée au bord de la ruine en 1929/30 lorsque les prix de l’huile chutèrent vertigineusement. Mais le Sfaxien volontiers spéculateur, nous l’avons vu, a acquis le goût du risque et appris à faire face aux situations difficiles. La ville a limité les dangers de cette monoculture par un retour assez remarquable à l’amandier et à une plus importante production fruitière.

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